Est-ce que la covid (l'acronyme anglais désigne la maladie du coronavirus, d'où le féminin) durera plus d'une saison? Bonne question qui n'a à ce jour pas de réponse. Insupportable trou noir dans cette société qui se noie dans le bain médiatique où toute question doit trouver sa réponse immédiate. Mais n'est-ce pas plus simplement un aléa naturel qu'il faut accueillir et gérer au mieux? Le peuple, ce souverain versatile, n'aime pas l'incertitude. Il cherche des leaders inspirés. Il ne trouve que des populistes obtus. 

Rien n'a perturbé la fête nationale suisse du 1er Août à Bardonnex, ni la canicule ni même le Covid quoiqu'il a réduit l'affluence de deux tiers, principe de précaution et respect des directives bernoises obligent. Avec seize autres municipalités genevoises, la Mairie n'avait pas renoncé à commémorer le serment des trois Suisses sur la prairie du Grütli au début d'août 1291. Le récit national n'a pris sa forme actuelle qu'à la toute fin du XIXe siècle , a rappelé le nouvelle maire élue, Béatrice Guex-Crosier dans un discours bien construit, convenu, religieusement écouté et poliment applaudi. Désormais la plupart des Suisses croient dur comme fer que la naissance de leur nation - mais la Suisse est-elle un nation - colle à cette belle histoire d'une résistance alpestre. La louve romaine, Astérix le Gaulois ou Guillaume Tell, peu importe le flacon...

La soirée était historique - à moins que la covid n'installe durablement sa menace sournoise et redimensionne jusqu'à la création encore hypothétique d'un vaccin les manifestations publiques dûment autorisées. Ce même 31 juillet, alarmé par une résurgence des porteurs du virus, le Conseil d'Etat genevois a décidé de fermer les discothèques et de rappeler que toutes les manifestations festives ou autres étaient interdites à moins d'être autorisées. (texte et vidéos JF Mabut)