Il n'y a pas eu de vote jeudi soir à Compesieres. Eût-il eu lieu qu'il aurait balayé largement le projet de construire une nouvelle école communale entre les vestiaires du Stade Alfred Comoli et le village de Charrot. Seuls quelques membres de Bardonnex Alternative ont déclaré que les trois projets d'implantation proposés étaient équivalents.
Problème, l'implantation d'une école à Charrot est l'option préférée des commissions de l'urbanisme et des monuments et des sites, a révélé en primeur le maire Alain Walder, qui leur a proposé les trois variantes mercredi. Ces experts rêvent de redonner sa vocation agricole à la ferme Garin.
On sentait l'amertume poindre dans certaines interventions des plus anciens qui ont suivi la saga de l'école de Compesières depuis que la commune est devenue propriétaire de la ferme de Compesieres et de six hectares de terre qui l'entourent en 1992. "C'est un véritable gâchis", a déclaré Bernadette Despont qui a enseigné 38 dans le bâtiment construit en 1899 par l'architecte Camoletti et qui ne répond plus aux exigences de la pédagogie moderne.
Les quelque quatre-vingts citoyennes et citoyennes, dont une bonne cohorte de Charrotis, sont repartis avec un sentiment mitigé, l'ancienne maire Malou Barthassat se demandant si elle verrait une nouvelle école de son vivant.
ALain Walder demandera cette année au Conseil municipal de choisir une des trois variantes. La construction de 12 classes et de salles annexes entre la salle communale et la route de Cugny tient la corde.
L'architecte Charles Steiger dénonce cette option. Il ne désesespère pas de convaincre le PLR de relancer la variante Compesières, celle qui suscite la plus vive opposition de la cmns. L'ancien conseiller municipal radical de Landecy voit un bâtiment très transparent qui relierait l'école actuelle à la ferme et permettrait de réduire les coûts, tout en conservant à Compesières son rôle de centralité communale.
Avant de s'aventurer dans un nouveau concours d'architecte, il faudra encore peaufiner un plan de site et obtenir le déclassement en zone publique d'une région toujours entièrement en zone agricole.
On lira ci-dessous mes notes prises au vol au cours de la soirée. elles sont non corrigées. Elles contiennent sans doute des scories qu'on voudra bien me pardonner. JF MABUT
Plan de site de Compesières. 28 février 2013 19h
Environ 80 personnes, grosse délégation de Charrot, moyenne d'âge évaluée à 60 ans. Un seul participant de moins de 25 ans.
Alain Walder ouvre la soirée d'information. Le projet donne déjà lieu à quelques débats dans la commune. il souhaite que la soirée permette de le poursuivre en connaissance de cause.
Sans refaire l'histoire, le maire de Bardonnex rappelle que l'annulation du premier projet d'école a l'emplacement de la ferme par la décision du TF en 2004. La stagnation de la démographie scolaire a donné du temps pour réfléchir . La commune s'est donc attelée à terminer le plan directeur communal ce qui fut fait en 2009. Ce plan directeur proposait de créer l'école dans le cadran Salève au sud du carrefour de Compesières.
Entre temps, le Conseil municipal a voté l'option de ne pas bâtir la nouvelle école dans le site de Compesières, mais dans sa proximité. L'Etat a aussi fait savoir que Compesières devait conserver sa vocation agricole.
L'aménagement prévu est important, termine le maire. L'investissement total tourne autour de 20 millions. Sans doute un phasage permettra à la commune d'absorber ces rénovations et nouvelles constructions.
19h20 M. Seiler du bureau LRS projette un texte illisible, rappelle qu'il s'agit de répondre aux questions concernant la conservation du site, l'implantation d'une nouvelle école et le toilettage du régime des zones.
Aucune mention des élèves, des défis que lance l'Internet dans la nouvelle didactique, de possibles collaborations intercommunales, voire transfrontalières... Tous sont prisonniers des frontières communales et des normes édictées au temps ou les smart phones n'existaient pas.
On refait donc l'histoire depuis 1992 et l'achat de la ferme et des six hectares qui l'entourent (quatre ont été acquis plus tard). Le collectif (un bureau d'architectes) livre un relevé critique du site en 2006. Le concours en 2007, l'autorisation de construire en 2008 et son annulation en 2004 par le TF. Personne ne rappelle que la commune a effacé l'ardoise, près d'un million de francs. Combien a-t-on depensé depuis. Personne n'a posé la question. Personne n'a mentionné la chose.
L'architecte JJ Oberson reprend le projet et propose d'élaguer le site par la destruction de l'école actuelle. Il propose d'installer la nouvelle école dans la cadran sud du carrefour. En 2011, confrontée à une augmentation du nombre d'élèves, la commune, prise au piège par le DIP qui a demandé la fermeture de la petite école de Croix-de-Rozon, fait construire en rugence quatre nouvelles classes. L'autorisation est précaire et vient à échéance en 2017.
Petit détour par l'histoire de la maison forte et de sa ferme. D'entrée de jeu on a pris le parti de saisir un espace large, indique l'urbaniste Seiler. Les villages d'esprit médiévaux en raison de leur densité et le périmètre isos fédéral qui s'étend du nord de Compesières au bord du village de Charrot, un paysage déjà quelque peu mité.
La seule contrainte est constitué par la commanderie. Aucun autre bâtiment n'est protégé. Une grande mixité des bâtiments en cours d'écroulement.
Les slides défilent dans un silence sépulcral... Seiler s'allonge sur la qualité du bâti, la perméabilité du site, les choses à conserver, la cour, l'allée des platanes (sic!), le verger. Nous pensons qu'il faut maintenir l'école Camoletti, le bâtiment de la ferme en rétablissant son gabarit le mur du cimetière et supprimer les bâtiments parasites, les pavillons scolaires, le bûcher, la petite maison au nord de la ferme. Le plan de site recouvre le périmètre isos fédéral.
Où implanter l'école? Quelle méthode mettre en œuvre? Le programme nécessitera évidemment un concours d'architectes même si vous êtes quelque peu traumatiser par ce genre d'exercice.
La méthode a donc été de prendre une barre d'école standard de la fragmenter en trois et de l'installer dans le périmètre. Un premier tour d'horizon donne quatre emplacements:
1) Près de la ferme,
2) sur le hangar actuelle et le nouveau pavillon,
3) au sud du centre communal ou entre le centre et la route de Cugny,
4) dans le cadran sud du carrefour.
En plus le bureau LRS à ajouté un emplacement près de Charrot. Il privilégie la solution 1 ou 5.
Une nouvelle étude est commandée à un bureau de paysagistes. On est dans un site agricole. On imagine de remettre à l'air le nand du Maraichet. Quelques murmures commencent à monter de la salle: ils ont de l'argent à foutre loin...
On imagine de réinstaller la vigne du curé, peu importe que la paroisse n'en ait plus depuis 10 ans, et le potager aussi...
Les slides défilants, des cartes des schémas, des cubes gris et verts.
On évoque bien sûr la mobilité douce. Combien des visiteurs de ce soir sont venus à pied?
Charrot la commune ne possède pas le parcellaire. Peut être pourra-t-on prévoir des échanges lance Seiler. Il est prévu 30 places parking. Mais cette solution nécessite de construire une nouvelle salle de gymnastique ou d'imaginer un transport par bus. Les murmures deviennent éclats de voix: C'est pas vrai!
Imperturbable Seiler déroule son monologue monotone. Et la commune ne dispose pas de pistes cyclables sur les routes du sud et des arbres vénérables nécessiteront des contournements sans doute coûteux mais profitables pour touts et pour longtemps...
La solution salle communale prévoit d'installer une barre entre l'auberge et la route de Cugny et de réaménager les parkings. Le foncier est maîtrisé et la salle communale entièrement utilisable. Pour les sociétés communales aussi. Peu de possibilité d'extension dans cette solution. On est dans le réseau des pistes cyclables existantes.
La version Compesières exploitant les bâtiments existants est possible. C'est le parti pris par le projet lauréat de l'architecte François Bouvier. L'idée du bureau LRS conserve le volume de la ferme. C'est exactement l'esquisse qu'avait faite Marcellin Barthassat en 1997... Peu d'extension possible, pas de salle de gym.
Charrot est la plus difficile puisque la commune n'est pas maître du foncier. À long terme c'est celle qui promet la meilleure possibilité d'extension.
Cette présentation à été faite à la commission d'urbanisme et la CMNS, indique Alain Walder. Elles sont favorables à la solution Charrot. La CMNS est contre la solution Compesières, la CU est neutre.
A-t-on imaginer une collaboration intercommunale accrue? L'étude reste prisonnière des frontières communales et des décisions initiales du Conseil municipal. Que faire de la ferme si l'on n'y installe pas l'école? La question reste ouverte.
20h02 Débat en présence de Mme Nemec-Piguet, Mme Perruchi-Graf DIP, M. Derouiche M. Arikon, M. Labey
JP Michaud déclare ça fait 45 ans que j'habite la commune, ça fait 35 ans que la salle communale existe, la solution salle communale est la meilleure. Applaudissements
R Blondin soulève la question du Maraîchet qui n'est alimenté que par la fontaine Micheli. Il n'y coule pas d'eau pendant de long mois. Quant à la future école,c'est aux parents d'en décider
Steiger plaide pour regrouper l'école à Compesières centre. Applaudissement
B Despont a enseigné 38 ans, se dit très peinée de cette situation, regrette les batailles d'experts, c'est un gâchis, on ne pense ni aux enfants ni aux parents. S'oppose au projet de Charrot. Applaudissements.
Quelle est la possibilité de déclasser les terrains? Dès que la plan de site sera validée par le Conseil d'Etat. Nemec-Piguet rappelle que le changement de zone est nécessaire. Reformule la démarche parle du vallonnement, des cheminement, un lieu chargé d'histoire. Mais pourquoi ne nous dit-on pas que les urbanistes craignent de refaire l'erreur de la fin de XIXe siècle en érigeant une école de caractère urbain au pied d'une maison forte aujourd'hui Rey rappelle les propos du maire lors du repas des aînés, la commune comptera bientôt plus de rentiers que d'actifs.
Et puis quelle est l'enveloppe budgétaire? On tourne entre 25 et 35 millions d'investissements, a calculé le maire. Une école de 12 classes, c'est 12 millions, il faut rénover la ferme, le château, les voiries, adapter l'école actuelle qui sera désaffectée. C'est réalisable avec une augmentation des impôts. Mme Perrucchi-Graf évoque le programme standard d'une école. Le programme n'est pas différent de celui qui a été élaboré en 1989, indique-t-elle ...
L Lavarini Qu'entend on par phasage? L'objectif est de construire une école de 12 classes. Il y en a 9 aujourd'hui. Il y a 180 élèves aujourd'hui. Seize classes c'est 380 élèves.
JL Dick s'étonne que le programme ne prévoit pas de restaurant scolaire et d'autres aménagements pour le parascolaire. En effet convient A Walder. il ne dit pas que c'est l'affaire de la commune et que c'est la raison pourquoi le DIP ne l'évoque pas. C'est donc prévu, par exemple dans l'auberge actuelle qui deviendrait un restaurant scolaire, si le projet salle est retenu.
P Barbey se demande si les trois sites ont le même potentiel de déclassement. En principe oui si le plan de site est correctement fait.
A Barthassat se prononce contre le site de Charrot, évoque la possibilité d'un référendum si la Mairie devait retenir cette variante. Si d'autres variantes notamment celles retenues par le plan directeur communal et validée par le Conseil d'Etat n'a pas été retenue car elle augmente le mitage du territoire.
B Despont trouve problématique qu'on veuille installer une école le long de la route de Cugny. Le bruit de la circulation est souvent pénible.
30 millions c'est le même prix pour toutes les solutions. Non évidemment le site de Charrot coûterait plus cher. Seul le projet centré sur le site coûterait moins cher puisque l'implantation d'une école permet sa rénovation simultanée et ce même si les coûts dans un site ancien peuvent être élevé.
J Vallet évoque a demi mot l'agriculture durable, il estime que c'est la population qui fera cette école. On a le temps, on a 20 ans pour la construire
I Micheli se réjouit de la tendance de la salle de l'écho reçu des commissions d'experts. Quelles sont les prochaines étapes? Parlez en autour de vous relayez vos préoccupations auprès de Conseil municipal. Il prendra alors une résolution de l'emplacement et le plan de site pourra être remis en route. La Mairie a présenté le 27 fevrier le projet à Patrimoine suisse qui opte pour la solution centre communal est totalement opposé à une école dans la ferme
Grivel rappelle qu'il allait à l'école à pied. Les élèves ont-ils les jambes qui ont diminué Applaudissements. Propose de mettre la route de Fémé et du Prieur en bordiers autorisés
T Schmidt remercie et félicite les autorités, estime que les trois projets ont chacun leurs valeurs, regrette de ne pas avoir pu entendre les écoliers et les futurs parents.
Une parent d'élèves Mme Dubois rappelle que la nouvelle école est toujours très attendue, insiste sur la sécurité des enfants, se réjouit du futur.
ML Barthassat se réjouit de l'abandon du site de Charrot, espère voir posée la première pierre, espère une meilleure compréhension du département dont elle garde quelques souvenirs contrastés, se demande si les questions foncières pourront trouver une issue favorable.
A Saurer se dit convaincu par les trois sites. Se demande comment les commissions vont réagir qui soutiennent Charrot. Il craint le cul de sac, plaide pour la Realpolitik.
A Walder abonde, c'est une question délicate. Ça sera au Conseil municipal de décider. Nous procéderons d'abord par une régularisation de la zone, avant de relancer des architectes sur un projet. Nous n'allons pas risque une deuxième fois de perdre un million.
Il est près de 21 heures. Applaudissements et verrée