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Vuillod et Frey dominent le débat de Bardonnex Alternative

Débat ba eki thé Frey Fischer Heimo Vullod 14 sept 2013.jpgCinq candidats au Grand Conseil à Bardonnex, quatre étaient les invités de Bardonnex Alternative, ce samedi matin 14 septembre, à l'Eki-Thé, un magasin-bistrot militant pour le commerce équitable, sis à côté de la poste de La Croix-de-Rozon..

Christian Frey de Landecy, socialiste, directeur de Clair-Bois, président d’un collectif d’accompagnement dans le domaine du handicap Insos, Daniel Fischer, de Bardonnex, démocrate-chrétien, actif dans l'informatique de l'Etat, Philippe Heimo, de Croix-de-Rozon, Mouvement citoyen genevois, un informaticien dans une grande société et un maraîcher, Georges Vuillod, de Charrot, radical, seul natif de la commune. [cliquer sur la photo pour l'agrandir]

A trois semaines de l’élection du Grand Conseil, on parle mobilité et social sous la baguette pas très directive de Philippe Bach du Courrier. Chacun interprète plus ou moins bien le catéchisme de son parti. On évoque son expérience personnelle. On ne parle ni du coût des politiques ni des impôts, on jette dans le débats de grandes affirmations sans jamais en donner la source. Info ou intox. Les plus à l’aise et les plus convaincants dans cet exercice? Georges Vuillod et Christian Frey.

Aucun candidat, sauf Christian Frey, n'a une grande pratique du débat ni ne sait élever la voix pour être entendu du fond de la salle où une grosse trentaine de personnes a pris place.

Premier thème lancé par le modérateur, la mobilité. Georges Vuillod pense qu'une nouvelle route est nécessaire, la voie interquartier, du Bachet-de-Pesay à la douane de Pierre-Grand. Le candidat PLR note que Landecy est le seul village à ne pas être connecté au réseau TPG, ce sera bientôt le cas. Plus tard, à l'heure des questions, Charles Steiger précisera que le bus viendra de la gare du CEVA, passera par Compesières et Croix-de-Rozon avant d'emprunter la futur boucle de Landecy.

Philippe Heimo,qui habite Croix-de-Rozon depuis une douzaine d’années et est pompier dans la compagnie de Bardonnex, plaide pour le covoiturage, mais n'est pas d'accord que les Genevois cofinancent des parkings en France voisine.

Christian Frey rappelle qu'il a été conseiller municipal et, que dans les années 90, Bardonnex Alternative a lancé des débats fructueux. Il parle plus longtemps que tous les autres. Il se réjouit de la construction du CEVA, est pour la priorité absolue des TPG, propose de financer la gratuité des transports publics avec un péage urbain - le modèle de Stockholm qu’il a visité et dont seraient exemptés les transporteurs professionnels. Il est pour les P+R, y compris en France voisine, pour des parkings à vélos sécurisés et estime enfin que les gens doivent changer de comportement.

Daniel Fischer constate qu'il manque un bus entre Bardonnex et Croix-de-Rozon. Je mets 53 minutes pour aller de Bardonnex à la rue de la Praire à la Servette. En voiture, il me faut 45 minutes même avec les bouchons. En scooter, je mets 15 minutes, mais je risque ma vie tous les jours.

Au bout de la route des Jeunes, tout le monde le sait, le  matin seules 3 voitures entrent en ville à la fois, les autres rongent leur frein. Daniel Fischer n'apprécie pas. La dernière plaquette de l'Office fédéral des routes ne l'incite pas à l'optimisme. Il plaide pour la traversée de la rade, car il craint comme la peste l'élargissement de l'autoroute de contournement. En raison des vases communicants, ça sera le chaos assuré dans tout le canton. Oui aux P+R ! Dégageons les grands axes!

La gratuité ne permettra pas d'étendre le réseau, estime Georges Vuillod. Une nouvelle voirie permettra de mettre des bus en site propre. C'est la performance accrue des bus qui incitera les gens à changer de mode de transport.

Christian Frey convient qu'il faut être modeste. Lui qui avoue avoir deux voitures, il plaide pour un changement de comportement. Andreas Saurer qui descend tous les jours à vélo jusqu'à la Servette y compris en hiver l'interpelle: qu'attends-tu pour en vendre une ou deux?

Y aura-t-il une gare Ceva à Archamps demande Bach.

Vuillod en soutiendra l'idée - c'est le seul qui répondra à cette proposition. Il plaide pour la liberté des transports, remarque que sa fille doit descendre à Carouge pour aller à l'école Aimée-Stitelmann à la route de Basse.

-        Soutenez une piste cyclable sécurisée, glisse Frey.

-        Vous savez bien que c'est de la théorie, lui répond le Charroti. Dès qu'il pleut tout le monde circule en voiture. Vous ne pourrez favoriser les transports publics qu'en leur offrant des voies propres. Frey ne répond pas.

Daniel Fischer constate en effet qu'on a fait un "foutu" mélange en introduisant le tram. On ne circule plus ni à la rue de Lausanne ni à l'avenue des Acacias ni sur la route de Chancy...

Andreas Saurer lui coupe la parole:

-         Que proposez-vous de faire aux Acacias?

-        Sans doute faudra-t-il enlever les voitures, admet le Bardonnésien, dont on sent que la réponse lui coûte, mais il faut aussi conserver des axes réservés aux voitures.

Une auditrice déclare que les transports publics genevois sont les plus lents du monde à cause de trop nombreux arrêts. Philippe Heimo précise que la raison tient aussi à la synchronisation avec les feux.

Le débat s'allonge, s'enlise, chacun se fait expert en mobilité et parle pour son devant de porte. La salle s'énerve. Changez de sujet, exige Anne Fürer.

Philippe Bach finit par ouvrir le débat sur le tissu social, qu'il faut rapiécer, prétend le flyer d'invitation.

Daniel Fischer rompt une lance contre l'initiative de l'UDC qui propose de subventionner les familles qui gardent un enfant à la maison, un projet qui sera soumis au peuple le 24 novembre prochain.

Christian Frey est dans son élément. Le social, c'est son domaine d'expertise. De plus en plus des personnes sont aidées par l'Hospice général, est-ce normal ? Il dénonce les emplois de solidarité un système qui démontre sa perversité quand il devient durable. Il refuse la baisse linéaire des subventions au handicap, s’en prend à la construction d'une nouvelle prison. Les barèmes genevois d'aide sociale s’alignent sur ceux de Porrentruy... Charles Steiger bouillonne. Il conteste cette allégation. Frey fait marche arrière: c'est une intention, dit-il en reprenant sa litanie: Les cas de précarité se multiplient, il faut mieux aider les proches aidants. La diminution rampante des moyens se répercutera sur la santé.

Philippe Heimo évoque la montée du chômage (ndlr: comment peut-il ignorer que le taux de chômage a en fait diminué ?) L'assistance sociale déborde. Pour le candidat MCG, la cause est connue : les Genevois sont concurrencés par les frontaliers qui viennent de Paris ou de Marseille. Qui travaillent dans les EMS demande Andreas Saurer , un brin exaspéré? C'est l'exemple facile, répond Philippe Heimo.  Qu'est-ce que vous proposez, lance une voix dans la salle. Pas de réponse.

Le dumping salarial a été contesté par une étude récente de l'Université, glisse l’animateur du débat...

Rien n’y fait. Philippe Heimo assène: L'Etat doit privilégier les Genevois. Il veut bien faciliter la naturalisation mais seulement pour ceux qui maîtrisent parfaitement la langue.

Andreas Saurer rappelle que 60% du personnel des HUG est d'origine étrangère. Qu'allez-vous faire? Ne sommes-nous pas capables de former assez d'infirmières à Genève, rétorque le candidat MCG.

Au premier rang du public, Maria affirme que le copinage fonctionne à plein à l'hôpital, les Genevois sont systématiquement défavorisés dans les horaires. Quitter son travail à 15 heures, c'est bon pour les frontaliers jamais pour les Genevois! Je sais de quoi je parle, ça me concerne.

Une autre intervenante cite à nouveau l'étude du vice-recteur Flückiger, directeur de l'Observatoire universitaire de l'emploi, qui dément que les Genevois soient concurrencés par les frontaliers. Philippe Heimo ne sort pas de la route: «Vous savez, je connais bien les chiffres, on peut leur faire dire ce que l'on veut.»

Georges Vuillod parle de son vécu d'employeur et capte l'attention du public. Il plaide pour que les gens puissent retrouver un travail. Pour ça, il faut les requalifier. Il n'y a pas une seule solution. Il faut gérer l'urgence mais aussi le long terme. Ce n’est pas normal que 1200 jeunes sortent du Cycle sans aucune formation. Ces jeunes ne savent pas ce que travailler veut dire. Certaines tâches dans la culture maraîchère ne demandent pas beaucoup de compétences, ça demande juste de la bonne volonté. Or, ils n'y en ont pas, de bonne volonté. Ils n'ont aucune incitation à le faire. Ils se font même mettre à l'écart par les autres travailleurs.

Le constituant Maurice Gardiol se félicite que le DIP mette en œuvre la nouvelle exigence constitutionnelle qui rend la formation obligatoire jusqu'à 18 ans. Georges Vuillod demande que la motivation soit là, à 16 ans déjà. Christian Frey convient que le fait qu'autant de jeunes décrochent est un constat d'échec de la formation obligatoire à Genève. Il ne s'éternise pas sur le sujet et se plaint d'une baisse réelle des subventions.

Naguère on pouvait trouver un emploi sans formation, constate Anne Fürer. Ce n'est plus le cas aujourd’hui. Georges Vuillod lève la main: Un apprenti, c'est une vraie charge de travail pour un employeur. Un entrepreneur doit aussi présenter un résultat financier en fin d'année. Or, constate le candidat PLR, les barèmes de l’aide sociale sont tout près des salaires les plus bas. Ces gens ne sont pas incités à travailler. Il s’inquiète aussi des "CFC B" et y voit des certificats au rabais. Il risque de coller à la peau de ceux qui les obtiennent. C'est une politique de pompier.

Une dernière intervention met en cause le niveau des salaires.  

Oui, je veux bien augmenter les salaires dans mon secteur, répond Georges Vuillod, encore faut-il que les gens consomment local. Dans l'agriculture, c'est le canton qui fixe les salaires et les horaires: 45 heures pour 3300 francs. À Zurich, les travailleurs agricoles touchent 3000 francs pour 55 heures de travail. Faisons très attention! Ne perdons pas de vue ce qui se fait à l'extérieur! Genève a mis toutes sortes de taxes pour financer ceci et cela. C’est autant d’obstacles pour les entrepreneurs et pour les emplois.

Ce sera le mot de la fin. Il est midi 15. Christian Hottelier remercie les intervenants. Les discussions s'animent autour d'un verre.

(JFM)

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